Lesson 3 p.1

L’approche pédagogique moderne exige un type d’enseignement différent pour la langue étrangère, basé plutôt sur la langue orale, sur la communication. Les recherches psycho-physiologiques ont montré que dans la maîtrise d’une langue, on franchit quatre étapes dans un ordre immuable, suivant une progression liée à la physiologie du cerveau humain : d’abord comprendre, puis parler, ensuite lire et enfin écrire. Par conséquent, connaître une langue signifie pouvoir la parler avant de la lire et l’écrire. Et parler signifie dialoguer, c'est-à-dire comprendre son interlocuteur et lui répondre. La compréhension d’un message par le cerveau passe par l’ouie et la vue, et les recherches ont montré qu’elle est surtout meilleure quand son et image sont associés.

Ces résultats ont été intégrés dans le «MANUEL D’ARMENIEN OCCIDENTAL POUR LES NON-ARMENOPHONES » du Dr. Hilda Kalfayan-Panossian (*) utilisant la Méthode Audio-visuelle Structuro-globale qui est le moyen efficace et rapide pour l’apprentissage d’une langue étrangère. Elle consiste à représenter par des images de scènes de la vie quotidiennes et de les accompagner des dialogues correspondants sur des CD. Les mots utilisés et les structures grammaticales sont soigneusement choisis en fonction de leur fréquence et utilité constituant le vocabulaire de base (de 1000 mots grammaticaux) et présentés d’après une progression grammaticale.

La technique d’application comporte plusieurs phases : l’une des plus importantes est celle des exercices structuraux où on sort du texte et on demande aux élèves d’y introduire des modifications par la technique de substitution, en changeant les éléments constitutifs de chaque phrase. Cette gymnastique linguistique donne la possibilité à l’élève de parler à sa guise, d’après la nécessité du moment, en établissant une communication. L’apprentissage de la langue écrite suit l’apprentissage oral.

«MANUEL D’ARMENIEN OCCIDENTAL POUR LES NON-ARMENOPHONES» a été expérimentée au fil des ans et elle a fait ses preuves à Paris, à Marseille, à Alep, au Canada, aux Etats-Unis. Il avait été gratifié de la préface du Professeur Jean-Pierre Mahé qui précise : “L’enseignement de l’arménien ne saurait deumeurer plus longtemps à l’écart d’une innovation qui a révolutionné la pédagogie des autres langues vivantes”. C’est une Ecole de Langue véritable que nous avons réussi à créer. Nos élèves arrivent en 50 heures à parler, lire et écrire l’arménien dans les 1000 mots grammaticaux. A Paris, plus de trois mille (3000) personnes ont ainsi appris l'arménien.

Compte-tenu du succès de cette méthode, l'Association MACHTOTZ , Pour la Défense et le Développement de la Langue Arménienne a décidé de la diffuser par internet en version interactive et gratuitement. De la sorte tout un chacun pourra y accéder où qu'il se trouve partout dans le monde et au moment qui lui convient pour apprendre l'arménien.

Vifs remerciements à Colette PAPION pour sa contribution amicale à la réalisation de la version anglaise.

(*) L’auteur : Dr. Hilda KALFAYAN-PANOSSIAN

                      Docteur en Psychopédagogie –Université de Paris Sorbonne.
                      Licence et Maîtrise en Arménologie –INALCO-Paris.
                      Diplomée de l’Institut des Professeurs de Français à l’Etranger- Sorbonne.




 

LE COURS D'ARMENIEN De Madame KALFAYAN-PANOSSIAN
PROFESSEURE au sein de l'Association MACHTOTZ

IMPRESSIONS De M.ASSADOURIAN Arthur
PARTICIPANT EN NIVEAU 2

D'origine arménienne et retraité j'avais très récemment commencé l'étude du chinois lorsque ma femme me dit un jour : « C'est plutôt l'arménien que tu devrais reprendre ! »
Il est vrai que gamin je fréquentais une fois par semaine l'école arménienne dans notre petite banlieue parisienne où la professeure nous enseignait de manière très traditionnelle l'écriture et des rudiments de la culture dans toute sa diversité.
Baigné jusqu'à l'âge de douze ans dans un environnement biculturel une longue période d'arrêt de l'apprentissage de l'arménien s'ensuivit avec hélas la perte ineluctable des acquis car comme le dit si bien la chanson de Ferré « Avec le temps va, tout s'en va ».
Sans doute en raison de l'attirance pour un passé à jamais présent et un voyage récent à Yerevan, j'ai repris des cours dans une association arménienne à Paris ; j'ai alors mesuré l'étendue des carences que la traversée trop longue d’un désert avait produite.
J'ai eu la chance de croiser un participant qui suivait également un enseignement au sein de l'association MACHTOTZ ce qui m'a encouragé à prendre contact, d'autant plus que l'association précédente avait malheureusement interrompu ses cours.
Je ne souhaitais pas commencer au premier niveau de ce nouveau programme me considérant plutôt comme un faux débutant; cependant une brève conversation avec la professeure me démontra tout l'intérêt de suivre le parcours intégral.

L'enseignement dans cette Association est très original et unique à ma connaissance. Il est fondé sur un apprentissage de la langue par le corps entier et en ce sens me rappelle quelques principes que l'on retrouve dans la culture asiatique.
En effet nous avons tous un cerveau et cet organe est principalement sollicité dans les enseignements linguistiques classiques mais la méthode de notre professeure fait appel à tous nos sens; en d'autres termes nous apprenons avec tout notre potentiel ; la vision, l'audition, l'investissement de tous nos sens et pas seulement "l'intellect avec au final un résultat plus efficace.
Pour l'application de cette attitude, nous sommes surpris dès le premier cours du premier niveau, après une présentation de la méthodologie, de voir apparaître sur le fond noir d'un tableau théâtral des personnages, êtres humains et animaux, qui s'animent à travers une série de sketches.
L'enseignante nous invite alors à reproduire à tour de rôle les dialogues enregistrés, à les jouer comme de véritables acteurs sans se focaliser sur la compréhension immédiate des mots ; acquérir seulement le sens général, la globalité tel est le but et ceci dans la joie et le divertissement !
Nous restons un peu désorientés mais qu'importe nous répond la professeure ; à ce stade nous précise t-elle, il s'agit seulement de répéter inlassablement, d'incarner les personnages et de restituer un contenu qui doit devenir un réflexe. Progressivement le vocabulaire utilisé d'un emploi très usuel et facilement ancré dans notre subconscient ressurgira automatiquement dans des situations de la vie courante sans le besoin de réfléchir.

On pourrait objecter qu'il reste cependant indispensable et à juste titre de comprendre ce que l'on répète dans ces scénarios ; autrement dit par quel chemin on peut s'approprier la signification exacte de chaque phrase ; aucun souci car à nouveau l'originalité de la méthode permet à travers un second support écrit d'associer à chaque mot une image-une écriture-et un son enregistré facilitant l'acquisition totale des dialogues précédemment joués.
Pour parfaire la méthode et y associer des instruments classiques dont les apprenants pourraient être demandeurs un manuel d'exercices répétitifs très complet et intégralement enregistré permet de s'exercer individuellement; il s'agit là aussi d'un support très efficient qui répond parfaitement aux souhaits de ceux qui veulent largement s'impliquer.
Notre professeure défend ardemment et cela se comprend une méthodologie dont la réalisation a exigé une longue préparation sur de nombreuses années. Parfois très douce, elle sait aussi devenir très directive en exigeant des participants une réelle implication. Ainsi n'hésite-t-elle pas à hausser le ton lorsque les dialogues étudiés ne sont pas appris par ceur et interprétés correctement ou lorsque des erreurs basiques sont commises. Cette sévérité bienveillante envers tout l'auditoire, jeunes et moins jeunes, pourrait heurter des esprits rebelles mais demeure à mon sens garante des progrès individuels.
A l'issue du premier cycle les résultats sont probants : Telle participante totalement débutante et capable d'écrire un récit de la vie quotidienne en utilisant un maximum de vocabulaire étudié, telle autre récitant le poème ci-dessous sans aucune difficulté, moi-même ayant corrigé beaucoup d'erreurs du langage oral et donc plus à l'aise pour m'exprimer correctement. Au final une méthode qui marche et encourage !

Le niveau 2 s'est ouvert sur un court et magnifique poème 'ՄԵՆՔ ԵՒ ԴՈՒՔ' de Յովհաննէս Շիրազ que nous avons tous appris par ceur avec joie. Je constate une accélération très sensible dans la progression ; les textes à maîtriser deviennent plus denses et les acquisitions grammaticales plus complexes mais les fondements de la méthodologie demeurent inchangés; vivre les nouveaux dialogues en les répétant inlassablement, parfaire le rythme des phrases grâce aux enregistrements et les transformer à nouveau en automatismes.
Il est très dommage que les cours en présentiel tellement propices à notre progression ne puissent avoir lieu actuellement. Le confinement que nous vivons a évidemment dispersé les participants en les tenant éloignés du cadre de l'association ; cependant c'est avec un grand dévouement que l'on nous a proposé de poursuivre l'enseignement à distance ; chacun de nous peut ainsi retrouver la professeure, au gré de ses disponibilités, poursuivre le programme et profiter de son riche enseignement.

L'Association MACHTOTZ et tous les participants actuels souhaitent bien évidemment élargir l'auditoire afin d'instaurer une plus grande interactivité. Nous ne manquons pas de faire passer dans la mesure du possible un message à l'entourage intéressé par l'arménien de venir rejoindre un enseignement qui associe la modernité et le classicisme.
Nous espérons tous que cette méthode qui est une véritable création et qui n'a pas d'équivalent trouve un écho très large auprès des jeunes et moins jeunes qui quel que soit leur niveau désirent aborder ou redécouvrir de manière originale l'apprentissage de l'arménien.

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